Agnès FOUILLEUX, cinéaste indépendante

Professionnelle de l’image depuis 15 ans, Agnès Fouilleux est une cinéaste indépendante qui produit, réalise et distribue ses films au sein de notre association.

Issue d’une formation universitaire en sciences, elle se reconvertit après une carrière de sportive de haut-niveau en parapente, comme journaliste, proposant textes et photos dans la presse magazine de montagne.

Invitée à participer à une émission de Ushuaia Nature, elle découvre la réalisation documentaire et se forme à ce nouvel outil au Centre de Formation des Journalistes à Paris.

Intéressée particulièrement par les enjeux de politiques internationales, et les migrations de populations, elle voyage beaucoup et notamment en Asie au début des années 2000, où elle tourne plusieurs films. Tibet Clandestin, puis Himalaya, trois générations en exil, tous deux diffusés sur des chaines de télévision, dans des salles de cinéma et reçoivent un bel accueil critique.

Elle travaille plusieurs années pour France 3, comme réalisatrice pour l’émission "Chroniques d’en haut" et signe des documentaires plus longs pour la télévision.

En 2009, sort en salles, et est diffusé en prime-time sur France Ô, le film « Un aller simple pour Maoré » dans lequel elle interroge la problématique de l’immigration et des questions géopolitiques aux Comores , film art et essai, visa CNC N°119651. La critique salue ce travail unique, véritable réquisitoire contre la politique française aux Comores et à Mayotte.

En 2011, sort le film « Small is beautiful » qui interroge la question d’échelle dans le développement agricole, et sa conséquence en terme environnemental et social, film art et essai, visa CNC N°125486. Le film sans beaucoup de publicité, voyage de salles en salles dans toute la France au bouche à oreille. Il est projeté au Parlement Européen. Piraté sur le web, il fait près d’une million et demi de vues...

En 2017, sort en salles le film « Être plutôt qu’avoir », qui interroge les questions éducatives et pédagogiques et leur lien avec l’apprentissage de la citoyenneté, film art et essai, visa CNC N°147239. Le film voyage sur les écrans français à la demande des enseignants et est projeté dans les écoles de formation des Professeurs des écoles (ESPÉ).

Apicultrice, jardinière, elle mène en famille, une petite ferme conservatoire de variétés anciennes (bio et vente locale) dans lequel l’accueil de la nature, de la faune et des espèces sauvages est central.

« Biologiste de formation, j’ai travaillé quelques années dans la fonction publique comme cadre pour le Ministère de la jeunesse et des sports.
Ma pratique sportive à haut niveau m’a amené jeune à voyager beaucoup, me sensibilisant en premier lieu aux problèmes de différences de niveau de développement, aux rapports politiques internationaux et à l’écologie.
Rapidement reconvertie au journalisme dans la presse écrite, puis au cinéma documentaire, mes premiers films s’intéressaient aux réfugiés et aux migrants notamment en Asie, et aux conséquences des politiques sociales, ou de leur absence, sur les populations.
Le film « Un aller simple pour Maoré : Bienvenue en Françafrique » sorti au cinéma en 2009, raconte la politique française aux Comores et les conséquences du « visa Balladur », contraignant les populations à migrer clandestinement sur des barques, les « kwassas-kwassas », et se noyant par millier dans le bras de mer séparant Anjouan de Mayotte.
Le film « Small is beautiful », sorti au cinéma en 2011, raconte les conséquences de la Politique Agricole Commune pilotée par les lobbies depuis Bruxelles, et les alternatives possibles pour les paysans à une agriculture conventionnelle destructrice tant sur le plan social qu’environnemental. Ce travail m’a particulièrement sensibilisé aux enjeux d’aménagement du territoire et à ceux concernant le foncier agricole, la préservation de l’eau, de la terre et de la biodiversité dans lesquels l’agriculture joue un rôle central.

Mes sujets d’études actuellement sont la question de la démocratie, du rapport de l’homme à la nature, et des capacités d’évolution et de transformation des sociétés humaines et de la place des femmes, depuis la préhistoire jusqu’à nos jours.

J’aime l’artisanat dans la pratique du métier de cinéaste. Prendre le temps de faire les choses comme on le souhaite, au rythme qui s’impose. Aller au delà du superficiel ou de l’obligation de résultat. Je peux lire et me documenter énormément, multiplier les rencontres, tourner autour d’un sujet longuement, c’est un luxe que je m’octroie.
Je n’ai jamais pu accéder aux aides publiques, celles du CNC ou de la région par exemple, je le regrette. Mais cela m’a peu à peu donné une indépendance forte et que je trouve intéressante.

Parallèlement, mon choix de vie est de rester connectée au réel et au travail manuel, donc de ne pas faire que des films. Nous construisons ou rénovons les lieux ou nous vivons. Apicultrice depuis de nombreuses années, jardinière, naturaliste, militante engagée pour la protection de la nature, je suis particulièrement sensibilisée aux questions du vivant dans notre monde à la culture déconnectée ou trop connectée.

Le réchauffement climatique s’accélère, les terres sont peu à peu stérilisées, l’eau et l’air pollués, les énergies fossiles doivent être abandonnées très vite, la "biodiversité" n’a jamais été aussi malmenée. Nous devons réorganiser en profondeur l’ensemble de notre société. Il nous faut au plus vite bâtir une société à échelle humaine, une société de partage pour mieux vivre ensemble, une société qui ne soit plus une société de prédation sur la nature et de domination des plus faibles. La question de l’acceptation de la perte d’une partie de ce que l’on nomme le "confort moderne" pour gagner de la convivialité et une joie de vivre doit devenir centrale à mon sens.

Les effondrements qui s’annoncent : le réchauffement climatique, le déclin de la biodiversité, la crise de la démocratie, l’accroissement massif des inégalités doit nous faire réagir vite car il ne reste plus beaucoup de temps. Pour la défense du bien commun, pour une nature préservée réellement et restaurée, pour que chacun puisse se sentir citoyen plutôt que consommateur, pour la coopération plutôt que la compétition, pour que le bon sens précède aux logiques marchandes et au gaspillage, pour le partage plutôt que la précarité, pour la solidarité avec les pays en difficultés et les migrants, pour l’intérêt collectif plutôt que l’intérêt de quelque uns, contre toutes les formes de violence et d’injustice, pour l’égalité à l’accès à une éducation bien traitante, à la culture, au logement, à une vie saine et à une nature sauvage. Plus que jamais je souhaite m’engager au service de ces valeurs, notamment en réalisant des films. L’urgence est réelle... »